Nouvelles de Pelargir

Cette nouvelle ne fut pas une surprise pour Belagorn : les nouvelles qu'il avait pu glaner ça et là depuis quelques temps, à l'occasion de brèves rencontres amicales, l'avaient préparé à cela.

Lui même avait participé une fois à la libération de la cité à l'occasion d'un voyage à Minas Tirith, pour une toute autre raison initiale. Bien qu'usant sans retenue de sa couverture de bûcheron là bas, il avait été rapidement recruté pour l'occasion par un certain caporal Draven, comme le stipule les lois là bas en cas de besoin...
Il y avait retrouvé le Chevalier Baradon. Les hommes s'étaient alors mutuellement sauvé la vie à plusieurs occasions fortes périeuses.

C'est pourquoi, si bientôt, il lui est demandé assistance, Belagorn ira sans la moindre hésitation à l'aide du Gondor... Au nom du peuple de l'ancien Arnor.

Un vent, venu de l'Est, laissait quelques étranges pressentiments à Belagorn alors qu'il demeurait dans les bois au sud du village de Bree. Ce vent lui déplaisait fortement. Bien que fort habitué à errer par mauvais temps, le Rôdeur sentait qu'il était préférable de se mettre à l'abri au village de Bree, de passer la nuit dans le confort de l'auberge du Poney Fringant.

Il avançait dans les ruelles du village, enroulé dans sa cape. Les villageois se blottissaient dans leurs demeures, doucement le soleil faisait de même derrière l’horizon.
La soirée était calme dans la salle principale de l’auberge : les discussions des paysans portaient sur le mauvais temps et leurs récoltes. Dans un coin plus sombre, Belagorn mangeait tranquillement tout en se préparant une poignée de flèches.
Il s’inquiétait de ce vent fort étrange, lui faisant penser que de mauvaises nouvelles arrivaient… Mais nullement : Prosper n’avait aucun message pour lui, aucun messager à cheval n’arrivait. Alors la fatigue le poussa à demander une chambre à Prosper pour la nuit.
Alors que les villageois semblaient n’avoir point porter attention au Rôdeur jusqu’ici, des discussions à son sujet naissaient au fur et à mesure que ses pas le guidaient vers la porte. Habitué, l’homme n’intervenu point…

Le lendemain, le vent avait cessé de souffler. Les bois étaient calmes, les villageois avaient repris leur travail aux champs, Belagorn le sien le long des chemins. C’est en milieu d’après midi que les bruits d’un cavalier se fit entendre sur le Chemin Vert, tandis que le Rôdeur en surveillait le passage : quelques voleurs cherchaient en effet à s’octroyer les bourses des voyageurs solitaires.
Belagorn se montra un instant aux yeux du cavalier, ce dernier dévia aussitôt sa route afin d’entrer dans les bois. Les deux hommes s’y retrouvèrent, à l’abri de tout regard. Un nouveau message amical venant de loin attendait le Rôdeur. A la lecture du message, Belagorn repensa au mauvais vent de la veille et de son pressentiment : il avait eu raison. Il lui faillait maintenant presser le pas vers le sud, vers ses amis, là où l’on avait besoin de lui...

Les deux hommes allèrent ensemble jusqu’au village de Bree, l’un pour se préparer à un long voyage, l’autre pour se reposer de sa longue course. Le Rôdeur s’alla quérir quelques marcheurs disponibles afin de leur demander de surveiller les Chemin Vert à sa place quelques temps, sans en dire plus sur les raisons.